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Âme

de

Danse


Une histoire de chats

Textes d'Aujourd'hui

Une Histoire De Chats


Je vais vous raconter une histoire, une histoire de chats, pas de chiens, ni de rats, une vraie histoire de chats, comme il en existe parfois dans le règne animal… C'est une histoire parfois drôle, souvent triste, toujours pleine de rebondissements. On y trouve des sourires et des larmes, on y trouve des mystères et des actes de gloire… C'est une histoire de vie, une histoire de vie de chats !



Cette histoire pourrait être conté de multiples façons, mais je vais la commencer ainsi…


Il était une fois, un jour, dans une grande et joyeuse cité, au fin fond d'un quartier pauvre et délabré, un beau, noble, et majestueux chat noir. Il était fier et sauvage, un séducteur sensible et irascible, un solitaire redoutable. Il rencontra par le plus grand des hasards une chatte blanche, belle, tendre, généreuse et douce… De surcroit, très amoureuse !

C’était une aristo-chatte, distinguée et bien élevée, elle s’était éprise de ce chat de gouttière aussi voyou que mal éduqué.

Les deux chats étaient à l'opposé, une sorte de yin et de yang. Tout ce que disait ou faisait l’un et bien l’autre faisait ou disait exactement le contraire ! Et pourtant, aussi bizarre que cela puisse paraitre, comme un miracle de la vie, malgré toutes leurs différences, ces deux-là apprirent à s'aimer.

Le fruit de leur amour donna trois petits chats, trois chatons merveilleux aux caractères bien différents.

Il ne faut pas oublier que les chats ne font pas des chiens !

Autant les chiens sont prévisibles et obéissants, autant les chats sont imprévisibles et désobéissants, et les trois chatons ne firent pas démentir la règle. En cela, ils étaient bien les fils de leurs parents. 


Le premier né des chatons était petit et blanc, comme sa maman.

Il avait toujours besoin de câlins, d’affections, il parlait tout le temps. Son principal sujet de conversation était lui-même, il était expert en « Moi », bien évidemment, il avait d’autres sujets de discussions comme… « Moi et Toi » ou « Lui et Moi »…

Bon j’exagère un peu, je caricature évidemment, et il faut reconnaitre qu’il était brillant ce chaton, extrêmement brillant. Et même s’il ne faisait pas grand-chose de ses pattes, ce bougre de fainéant, sa pensée le faisait planer au-dessus de tous les autres animaux du village… Il était le héros du quartier… Respecté, admiré, adulé de tous, et comme vous l’avez surement deviné… Il aimait ça !

Mais la vie n’avait pas été tendre avec ce pauvre chaton, il est né en trainant des pattes, il est resté longtemps blessé, longtemps… Il boitait. Il eut bien d’autres maladies qui ont tellement enquiquinées sa vie, les dénombrer n'est guère aisé et n'est pas ce que je voudrai vous conter… Mais, à dire la vérité, ce chaton n’avait pas été gâté et s’il était procédurier, il aurait clairement pu entamer un procès, et je crois bien qu’il l’aurait gagné !


Le second chaton, quand à lui, était noir et grand, il ressemblait à son papa. Il était noble et fort… Qu’il était beau ce chaton, le monde des chats s’émerveillait devant tant de beauté et de grâce… Un ange de cathédrale… Mais il semblait si inquiet, si torturé, si angoissé… 

Était-ce le prix à payer pour une si grande beauté ?

Il était si mystérieux, il ne parlait jamais, il restait enfermé, dans sa tour d’ivoire, à compter les rats ou… Que sais-je… Puisqu’il ne parlait pas ! Cependant, il semblait heureux et avide de vie… A l’opposé de son frère ainé, ce chat-là était fait pour l’action, dynamique à l'extrême, il en devenait parfois maladroit voir brutal. Avec lui, il fallait agir et surtout…

Peu ou pas parler !

Pendant les quatre premiers mois qui suivirent sa naissance, on se posa beaucoup de questions à son sujet car le chaton ne cessait de pleurer, il miaulait jour et nuit, sans arrêt. Le chat noir, son papa, avait trouvé un moyen de le calmer, il remuait son berceau avec le pied. Il avait atteint une telle dextérité pour le faire, qu’il était capable de dormir et de continuer à le bercer, avec le pied ! Si par malheur, il arrêtait… Le petit chat recommençait à miauler.

En grandissant, il voulut se faire les griffes, c’est quelque chose de très naturel chez les chats, sa cible privilégiée devint son papa. C’était un chat dominant, il voulait forcément combattre le plus fort, il voulait sa part de chef ! En tout cas, c'est ainsi que le compris le grand chat noir qui lui rendit chacun de ses coups de griffes. De ce combat quotidien entre les deux chats, nul n’en sortit jamais vraiment vainqueur…

Un coup de griffe par-ci, un coup de dents par-là, ils décrétaient le statut quo, à chaque fois… Jusqu’au prochain combat !


Le troisième chaton était noir et blanc, un peu de son papa et un peu de sa maman. Il était calme et paisible, c’était un chaton sage, si désireux de plaire, si désireux d'aimer ses parents. Il était la quintessence de ses deux ainés, un mélange de pensée noble, pure, haute, trouvant sa concrétisation dans l'acte. Il rêvait tout le temps, il planait comme un oiseau, ivre de plein air, à tel point que même présent, il semblait toujours absent… Comme si les hauteurs lui manquaient, comme si vivre sur terre était un fardeau trop pesant, il était comme un albatros, un goéland… Quel paradoxe pour un chat ! 

Il était, bien trop souvent, un chaton incompris, trop calme pour être jugé intéressant, trop timide pour qu’on lui accorde un peu de notre temps. Il vouait un amour illimité à son frère ainé, c'était l’exemple qu'il fallait suivre et il le suivait… Il avait un absolu besoin de suivre le modèle car dans son extrême humilité ou imaginaire culpabilité… Que pouvait-il, lui, apporter ?

Il était né chat, aurait-il préféré être né chien ? Un chien sage, raisonnable et calme, c’était parfait çà… Ou, un oiseau, pour planer dans les airs… Mais il était né chat… A la recherche d’identité, rien ne fut facile pour ce troisième chaton, mais en coutumier des obstacles, depuis tout petit, il avait l'art de retomber sur ses pattes… En cela, une chose est sûre, il était bien un chat !!

Et, aujourd'hui, je crois bien que c’est le plus complet des trois !


C'était, à vrai dire, une famille de chat comme on en voit beaucoup, ils jouaient, sautaient, se griffaient et menaient une petite vie bien tranquille… Ahhh que d'amours chez ces gentils félins aux poils si doux, que de joies et de bonheurs dans leur foyer de chats, on aurait pu croire qu’ils étaient bénis des Dieux ces cinq là. Toutes les bébêtes et compères du voisinage n'avaient d'yeux que pour eux.

En plagiant un peu Mr de La Fontaine, je dirais qu’ils étaient les peluches des hôtes de ces bois. L'ami raton-laveur avec la belette d’à-côté venaient souvent les voir pour prendre un petit café, tout comme le grand lynx à l’égo surdimensionné, le petit lapin d’en-face, et la joyeuse sauterelle qui partageait ses rires de villages en villages… Et tant d’autres encore.

Ce petit monde était bien joli à voir, que de rire il y avait à ce moment-là… Les années passèrent… Toutes plus ensoleillées les unes que les autres…

Mais un jour, le destin les frappa…


C'était au début d'un mois d'Octobre, une succession de petits malheurs commencèrent à arriver, au départ, futiles, c'était la chaudière récente qui venait de s'enflammer, des amendes pour excès de vitesse qui se multipliaient, et tant d’autres petits tracas… Ce n'était rien en soi, ça n’était pas si grave, juste un peu embêtant, une succession de petits soucis matériels, c'est tout ! Mais voilà, il y avait là comme une annonce de jours moins favorables, comme si la famille chat avait consommé son bonheur, comme si la chance les avait quitté pour visiter d'autres chats, comme si le temps de l'aigreur allait arriver… Et un jour… Ce premier grand coup de tonnerre arriva… Tous le monde savait que le chat noir était un excellent chasseur, il ramenait sans compter autant de vivres qu’il était nécessaire pour nourrir sa maisonnée et il vivait depuis quelque temps une période de chasse très faste, sa famille mais aussi ses amis en profitaient, ce fut un coup d’arrêt brutal quand l’ennemi est arrivé… Pour chasser et survivre, il fallait dorénavant éviter les morsures d'un dénommé " Médiator ". C'était un molosse enragé de la pire espèce, il venait d’arriver dans le quartier et semait, autour de lui, la terreur. Il était fou et mordait à tout va à en blesser et détruire tous ceux qui l'entouraient. Les chasses devinrent plus rares, plus infructueuses, la famine guettait. Saleté de molosse ! Tout le monde sait que les chats n'aiment pas les chiens, alors que venait-il faire ici, celui-là ? Mais pour la famille chat dorénavant affamée, tout ne faisait que commencer et ce n'était rien en comparaison de ce qui allait arriver…


Au début de la nouvelle année survint un grand malheur dans la famille chat… Le deuxième chaton venait de tomber malade, une maladie grave, un diagnostic aussi impensable que redoutable, laissant toute la famille perdue dans ses pourquoi ? Une semaine plus tard, le petit chat noir dû quitter son foyer pour un hôpital aussi insalubre que mauvais. Sa vie était devenue enfer, il était comme un prisonnier séquestré et il en restera à jamais marqué… Comme un tatouage au plus profond du cœur… Souvenir d'une douleur ineffable…

Mais, les chats ont neuf vies, c'est bien connu, et si le deuxième chaton venait d'en perdre une ou deux, il lui en restait encore !

Il finit par revenir au foyer familial, 2 à 3 mois plus tard, mais le chaton avait changé, abîmé, meurtri, il croyait sa vie terminée. Il repensait à ses jours heureux d’autrefois en se préparant à affronter un présent détestable et un futur encore plus noir, plus noir que son pelage. Le papa chat essaya de le rassurer, il lui expliqua qu'un chat retombe toujours sur ses pattes, il ne fallait qu'attendre… Et puis, tous ensemble, nous allions l'aider, lui rendre la vie plus heureuse, nous allions nous réunir à nouveau, toute la famille. Il était temps de rappeler le chaton aîné en voyage scolaire depuis quelques mois dans le Nord afin de mener à bien ses études de chasse. Il allait enfin revenir le frère ainé, pour que tous ensemble nous puissions soutenir le pauvre chaton blessé parce que le dicton est vrai, l'espoir est une force formidable qui fait vivre !


Mais la vie se montre souvent capricieuse, elle nous teste, et parfois, elle s'acharne, même l'espoir peut se perdre, un peu, triste monde de chats… A leur grand désarroi, ils apprirent que le chaton aîné était également malade et pour lui aussi, c'était une maladie grave…

Paradoxe des paradoxes, la vie jouait un sacré tour, alors qu’on lui demandait de l’aide pour son petit frère, le chaton ainé, revenant de ses études, en réclamait à son tour, il était également blessé et même dans un état plus préoccupant que son frère, il devint rapidement le principal souci de la famille chat. Le papa chat ne put s’empêcher de lui en vouloir, longtemps, il ne pouvait pas accepter l’idée qu’ils fussent tous les deux malades, deux chatons sur trois, de maladies différentes et pourtant ressemblantes, et tout cela bien sûr en même temps ! Il ne pouvait pas y croire, il était convaincu que c’était une comédie, que tous allaient se réveiller, ce n'était qu'une blague de mauvais goût de son chaton ainé, il fallait encore qu'il soit sur le devant de la scène, comme d’habitude ! Mais le chaton ainé n'était réellement pas bien, il alla, à son tour, dans l'hôpital pour chat, hurlant sauvagement, insultant père et mère, avec une seule idée, en sortir le plus vite possible et à n'importe quel prix… Il n'y avait plus de doutes, lui aussi souffrait le martyr. Il n’était plus ce héros adulé, il n'était plus que l’ombre de lui-même, un étranger que personne ne reconnaissait… Il fallait se faire une raison, chatperlipopette, il ne simulait pas, quatre mois après le premier, lui aussi était malade !


Que la vie était devenue difficile pour notre famille chat…

De mémoire de chats, on n'avait jamais vu ça, deux chatons sur trois malades en même temps. La peste et le choléra. Il ne restait plus qu'à espérer encore que demain soit meilleur, meilleur qu'aujourd'hui en tout cas… Mais malheureusement, les lendemains étaient, bien trop souvent, pires… Et ce, durant une longue année.


Cette année-là, le chat noir blessa son épaule à force de jouer à la pelote de laine avec son deuxième chaton afin de l’occuper et d'adoucir son quotidien. Ils jouaient, des heures durant, le jour, la nuit, ils jouaient aux pelotes de laine. Le plus difficile pour le chat noir, nonobstant la douleur de son épaule, c’était de faire semblant de perdre pour que son chaton ainsi satisfait ne soit pas dégouté de ce jeu qui le soulageait tant… Perdre, en faisant en sorte que cela paraisse crédible, ce n'est pas facile vous savez, et cela tout une année à raison de plus de 2 heures de jeux par jour… A côté de cela, il parlait au moins trois heures par jour avec son chaton aîné, ces discussions étaient le seul moyen de le maintenir « Alive ». Quant à son métier de chasse, il faisait comme il pouvait, heureusement, Médiator, le molosse, s’était calmé et il était plus facile de ramener de quoi nourrir la famille.


Le troisième chaton laissé à l'abandon pendant cette année devint un chat de gouttière abandonné, pleurant et hurlant à la lune son désarroi et sa détresse, il priait inlassablement pour que ses grands frères retrouvent la santé. Perdu, délaissé, sans savoir précisément ce qui arrivait à ses frères, il a malgré tout très vite compris les enjeux. Son monde s'effondrait et, un soir, il s’effondra lui aussi, juste un soir, c’en était trop, il en avait le droit ! A son tour d’aller à l’hôpital, mais pas pour les mêmes raisons et pas pour les mêmes séjours, le lendemain, il était rétablit, et déjà sur le front. C’était un chat courageux, de ceux qui ont décidé de vivre la tête haute, quel qu'en soit l’enjeu, quel qu'en soit le prix.


La chatte blanche, quant à elle, était perdue, plus le temps passait et plus elle devenait absente, transparente, presque invisible, elle était là, sans être là. Ses nuits étaient devenues des cauchemars, elle pleurait tout le temps, elle ne mangeait plus, elle ne parlait plus... Elle survivait seulement, un fantôme errant… Heureusement, notre aristo-chatte était issue d’un peuple rude, d’une race de chat qui n’abandonne jamais et qui toujours, le dos au mur, ne pense qu’à accomplir sa tâche, elle était de ces races de chats qui traversent toutes les tempêtes, tous les naufrages, parfois plus morte que vivante, mais à la fin, elle est toujours là. Le courage était devenu sa qualité première et le sens de sa vie, l'exécution des tâches.


Quant au chat noir… Il portait le poids de sa culpabilité, convaincu qu’il était le seul responsable, cette malédiction lui était directement adressée. Bien souvent, il pensait même que c'était une punition divine… Parfois, la souffrance est pire que la mort, mais le merveilleux de l’histoire, c’est qu’on lui survit quand même !

Notre chat avait fait son choix, toute son énergie serait tournée vers le combat à livrer, il n’était pas question d’abdiquer…Jamais ! Et, s’il le faisait, il savait parfaitement que les deux chatons, comme le reste de sa famille, seraient définitivement perdus.


Après une année passée à écouter les soi-disant Savants (s’ils n’étaient pas des félins, on aurait presque pu les appeler les singes-savants), constatant que rien ne s’améliorait pour ses deux chatons, c’était même bien pire, il décida alors de ne se fier qu’à lui-même et à son intuition. Il était étrangement guidé, par qui, par quoi ? Difficile à dire, mais le chat noir savait, à l’avance, tout ce qu’il fallait faire, ce n’était pas une certitude mais plutôt une conviction profonde. Il comprit, bien avant tout le monde, la véritable maladie de ses chatons, il sut à l’avance le jour précis de leur future amélioration et pour l’un d’entre eux, il sut à l'avance l’âge de sa future guérison.

Fort de cela, il décida que s’il devait arriver quelque chose de plus grave, ce serait cette fois-ci sur la base de ses décisions et non plus sur celles de l’autocratie médicale. A partir de là, il livra un combat acharné à ce corps médical. Il était seul, face à tout ce beau monde. Devant lui, des lionnes, des tigres, des panthères et des lions, des félins bien plus gros que lui, qui le culpabilisèrent, le griffèrent, l’attaquèrent de tout cotés. Mais le chat noir tint bon, il était devenu fort, il était devenu fou, et aussi incroyable que cela puisse paraître… Il avait eu raison ! Il était victorieux ! Les chatons commençaient à aller mieux ! Enfin, quelques rayons de soleil commencèrent à apparaitre dans la vie de la petite famille, c’était un dix mars… Après quatorze mois de spirale infernale, le processus de guérison s’était enfin enclenché !


Il fallait, maintenant, commencer à oublier, mais comment oublier ce dernier mois d’Octobre quand les deux chatons s'étaient dégradés, dans un état si pitoyable qu'ils en préféraient la mort ?

Comment oublier ce mois d'octobre ou il aurait pu les perdre tous les deux ? Comment oublier que les félins savants lui avaient fait comprendre qu’il serait le seul responsable de ce qui arriverait ?

Je crois qu’il ne pourra jamais oublier qu’un certain jour d’Octobre, il avait accepté l'idée qu’il pouvait perdre ses deux chatons et que si cela arrivait, il lui faudrait vivre, vivre envers et contre tout. Plus jamais, il ne pourra oublier cela, c’est comme si sa mémoire était marqué au fer rouge… Depuis ce jour, il a irrémédiablement changé, et dans sa vie, il a tout transformé.


Une autre année est ainsi passée, moins difficile que la première, deux ans en tout. Pendant ces deux années, l’ami Raton-Laveur accompagné de sa tendre Belette ne l’a jamais laissé tomber,

il se souvient aussi que chaque matin il discutait avec sa tendre et blanche Hermine, l’amie fidèle qui l’écoutait si patiemment et puis il y avait aussi le noble dragon qui le protégeait à chaque fois que le terrible Médiator apparaissait et puis vint l’hirondelle accompagnée de toutes ses bonnes nouvelles. Et… Au-dessus de tous, il y avait celle qui deviendrait avec le temps sa plus chère amie… Il y avait la musique, il y avait la Salsa, celle qu’il écoutait si longtemps sur ses chemins de chasses, la seule apte à panser toutes ses blessures. Et, d'ailleurs, quand tout finit par aller mieux, vint le temps de la Danse, la Bachata, la seule capable de guérir les cicatrices qu'avaient laissées ses blessures.


On dit que les chats ont neuf vies et retombent toujours sur leurs pattes… Et bien c'est vrai ! Après ces deux années, la vie pour la petite famille chat a recommencée. Et tout était devenu encore mieux qu'avant ! Cela ne voulait pas dire que tout était parfait mais ces deux années de douleurs venaient de créer une renaissance, une nouvelle compréhension des choses, un nouvel équilibre. Pour le chat noir, comme je le disais précédemment, plus rien ne pouvait être comme avant. Il fit le vœu d’honorer les deux amies qui l'avaient tant aidé, la musique et la danse. N’étant ni chanteur, ni musicien, il s'évertua à danser, parfois jusqu’à la déraison… Il avait commencé par demander l'autorisation à sa compagne blanche, pour trois mois, c'était le temps qu’il lui fallait pour de nouveau respirer et reprendre des forces, ainsi, il serait prêt à repartir au combat, le jour ou les soucis reviendraient. La chatte blanche accepta… Mais le bonheur dans cette histoire, c'est que les soucis ne sont jamais vraiment revenus, ou si peu, en tout cas rien de nature à ébranler de nouveau la famille chat. Les trois mois demandés par le chat noir se sont alors prolongés, au point, aujourd’hui, de toujours durer.




La morale de cette histoire, c'est l’imprévisibilité de la vie ! 

Personne ne sait de quoi demain sera fait, c’est une vérité que l’on a trop tendance à oublier. Il faut profiter de ce que l'on peut prendre tant que cela nous est donné. C'est quand on pense avoir tout perdu que l'on sait avec précision tout ce qu’il nous reste à gagner. C'est une leçon de vie donnée par des chats qu'il faut, peut-être, méditer.


Ah oui... Pour l'anecdote, le chat noir rêve, aujourd’hui, de devenir un grand danseur afin de faire honneur à ses deux amies, la musique et la danse, et rendre ce qui lui a été donné. Et, s’il ne peut le faire avec ses pieds, alors c’est avec sa plume qu’il fera danser ! 

Les hasards de la vie sont tels qu’il a, à son tour, aidé son amie l’Hirondelle aux bonnes nouvelles, ainsi que sa douce et fragile Hermine. Etonnant comment la vie s’arrange pour que rien ne soit dû. La chatte blanche, sa compagne, quant à elle, cherche toujours le chemin de la liberté et à force de briser ses inerties, elle finira à coup sûr par le trouver, j'en suis convaincu. Le chaton aîné, lui, s'est enfin insérée dans la société et je souhaite, qu'un jour, il puisse créer son propre foyer. Le deuxième chaton est maintenant apaisé, dans le hasard de ses bohèmes, il a trouvé l'amour, et surtout, dorénavant, il sait où aller. En ce qui concerne le troisième chaton, dans ses chemins de traverses, il a acquis le droit d'exister. Du fond de ses prières, il a su amener la paix sur sa famille tant aimée.




Didier


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