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Âme

de

Danse


Sous les ponts de Paris

Textes d'Aujourd'hui

Sous Les Ponts De Paris


Ce soir j'ai aimé…

J'ai aimé danser sur le pont du Rivers King, j'ai aimé bouger sur ces sons ensoleillés. Il faisait nuit, la tour Eiffel brillait de mille lumières étincelantes. C’était une nuit douce, belle, chaude, un appel à la danse, et je m’y suis plongé comme dans un enchantement.


Une première danse avec Lucia, comme le hasard fait bien les choses, car il fallait que ce soit elle… Douce Lucia, elle vient vers moi comme une fille ordinaire, souriante ne demandant qu’une danse… Mais voilà qu’elle te quitte en fille extraordinaire, de celles qui transforment le doux enchantement d’un soir de danse, en ensorcellement, sublime prêtresse… Que les quais de Seine sont beaux vu d’ici.


Et, d'autres péniches passent pleines de vies, pleines de joies, pleines de gens. Nous nous faisons de grands coucous du plus haut de nos bras, de ces coucous idiots comme seuls le font quelques fous heureux, quelques imbéciles comme disent les bien-pensants… Sur les rythmes de nos danses, je sais bien que je suis cet imbécile levant les bras, remuant les hanches… Mais je suis heureux.


Qu'il est doux ce petit vent et que cette péniche devient belle…

Mon cœur se lève et mon corps acquiesce, une danse ici, une danse là-bas, quelques gouttes de pluies ne m'arrêteront pas. Mes frères et sœurs de danse sont là, tout aussi imbéciles que moi. On se sourit, le verbe est fort, les rires font écho. La musique sonne, encore et encore… Et sur le rythme de ces sons, les couples se forment et se déforment pour que les corps s'adonnent.


Je vis, je me sens plus vivant que jamais, respectueux de ces filles sublimes, plus belles les unes que les autres qui m’accordent tant de grâce et comme un rêve qui ensorcelle, je danse, je danse, je danse… Et j'aime…


Voilà que vient Fanny… Il est grand temps que je l’invite… Que je lui montre tous mes progrès, que je lui dise « viens vite Fanny, viens voir comment je danse aujourd’hui »… Mais la danse se transforme… Elle devient mutante… Ce ne sont plus des soupirs de plaisirs que j’exhale mais des rires, de ces fous rires ridicules, interminables, mais si jouissifs… Fanny ne saura pas comment je danse aujourd’hui, le rire aura pris le dessus…


Puis vient la dernière danse car le corps fatigue, il est temps de partir… Soudain, j’entends ce son, un son diffèrent… une bachata qui me prend aux tripes, son rythme me submerge, sa mélodie m'emporte, ce sera bien ma dernière danse… Je ne cherche pas ma danseuse car elle est là, près de moi, je bondis sur la piste tenant la main de Charline, pauvre danseuse épuisée qui était tranquillement assise, pour elle aussi ce sera la dernière danse, son corps fatigué n'a pu désobéir à mon ultime demande… Encore une pirouette, un dernier renversé, une vague sensuelle, quand sur un mouvement d’épaule vient la fin de la danse. Nos deux visages sont perlés de sueurs mais nos yeux brillent d’étincelles flamboyantes…


Qu'y a-t-il de plus fort que ces multiples échanges ?

Promesses d'un renouveau, peut-être d'une renaissance.

Entends-tu ce son mon ami ? Grâce à lui, je suis un autre, cet imbécile heureux, et de tout cœur, je te souhaite la même chose !


De retour à la maison, comme d’habitude, je prends mon petit verre de vin, mon quart de fromage, et un léger sandwich… Il pleut maintenant, le vent souffle, le tonnerre gronde et les éclairs enflamment la nuit… Que je suis bien…Tombe la pluie, tombe, tombe, tombe… Si fort… Chaque goutte rythme la nuit… Pour une nouvelle danse ? Non, il est temps d’aller au lit, retrouver ma chérie… Quel merveilleux WE de danse…


Je reviendrai au Rivers King, danser sous les ponts de Paris…




Didier


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