Textes d'Autres

Il s’approche de moi, la chaussure lourde, le regard désespéré, Il regarde ces gouttelettes, plongeant dans le vide, s’écrasant sur des monticules de cadavre, des lignées entières de leurs copines étalées au sol.

L’odorant soulier vient caresser les cailloux ruisselants.

Et moi je suis sur la croix, il pleut sur tout Nazareth, mon père me comble de toutes ses larmes, je meurs pour vos péchés sales enfoirés…

Et j’ai déjà en tête les 2000 ans à venir, 2000 ans de remercîments fanatique, et ces vils dépravés n’auront toujours pas finit de se repentir…

Voilà qu’il lève sa tête, apparemment aussi lourde que ses godasses, tant il eut de peine à la relever,

Mes yeux suintant de cataracte arrivent enfin à l’observer, en détail.

Il est toujours avec ses sabots couleurs excrément… Pas de risque qu’il les salisse…

Au contraire, j’aurai presque entendu la fange se plaindre.

Une chemise à carreaux, la coiffure parfaitement asymétrique, un désespoir tellement évident que je descends immédiatement de ma croix, honteux que je suis…

C’est une pauvre brebis égarée, écartée, trop peureuse pour rejoindre la meute…

Mais trop forte pour retourner au troupeau.

Yohann