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Âme

de

Danse


L'amie

Textes d'Hier

L'Amie


Si je t'écris cette lettre, c'est pour te faire un aveu, l’amie,

C’est pour te dire ce que je suis, c'est pour te dire quelle est ma vie.

Cela peut paraître ridicule mais j'ai besoin de faire le point

Devant quelqu'un que je ne veux pas juge, ni conseillé

Mais simplement lecteur.


Bourré de contrastes souvent bizarres, un peu trop passionné,

Je suis un éternel rêveur et je vis dans un monde que j'ai refait

Que j'ai créé et que je conserve comme un enfant perdu, abandonné. Au plus profond de mes pensées.


Ce qui me rend triste souvent, trop souvent, c'est que mes rêves

Ne se réaliseront jamais et si ça me déchire parfois c'est parce que

Je le sais, pertinemment, je le sais.                   

Je suis un amoureux de la vie l'amie, simplement parce que je n’aime pas vivre.


Et si j'en viens à la haïr c'est parce qu'elle me connaît.

C’est parce qu'elle m'a fait tel que je suis même si je l'y ai souvent aidé. Oui, quand je hais la vie, je la hais comme tous ceux que je veux séduire, que je veux ravir.


Mourir pour moi n'est pas plus inquiétant que vivre,

c'est pourquoi la mort m'attire, c'est encore la seule véritable inconnue, une inconnue qu'il me faudra découvrir quand l'heure sera venue.


Je sais que nul n'a le droit d'avancer les heures,

je sais qu'il faut vivre tout le temps jusqu'au dernier moment

pour avoir le droit d'aller plus loin, c'est la part qu'il nous faut payer... Et les mauvais payeurs ne connaîtront pas l'éternité.

C’est pourquoi je paye l'amie, c'est pourquoi je vis sans vivre

car il me faut assumer ce que l'on m'a donné pour aller au-delà même de l'au-delà de mes pensées. 


Mais il est vrai que ma vie n'est pas ce que j'aurai voulu qu'elle soit,

Il est vrai que moi-même je ne suis pas ce que j'aurai voulu être.

Mon problème l'amie, c'est que je suis mort avant d'être né.

Je n'appartiens à personne, tout juste à moi même,

peut-être est-ce pour cela que je suis dur ? Je n'ai qu'une fausse sensibilité et mon visage ne reflète qu'une fausse chaleur.


C'est pourquoi je ne peux pas aimer, c'est pourquoi je ne peux plus aimer. Mes sentiments sont oubliés car aujourd'hui je suis vide, vide pour l'amour et plus tard peut être le serai-je aussi pour l'amitié.


Je suis de ces gens qui finiront toujours seuls qui vieilliront amèrement car je suis de ces gens qui mentent aux autres

parce qu’ils se mentent sans cesse.

Mon monde est fictif, cruel, irréel et ma personnalité comme une sœur jumelle est tout aussi fausse et tout aussi cruelle.


Je sais que je suis de ces gens solitaires pour qui rien n’a existé,

pour qui rien n'existe, pour qui rien n'existera car leur futur est une quête, la recherche d'un je ne sais quoi qui toujours leur manquera.

C'est pourquoi, je suis de ces gens qui vivront constamment

à cheval entre deux univers, entre deux êtres,

entre ce qu'ils sont et ce qu'ils auraient voulu être.


Pour ces gens-là, les joies et les douleurs sont fausses, simulées, fabriquées. Pour ces gens-là, il ne reste qu'un fardeau à porter, la tristesse. Cachée au fond de moi, elle ne me quitte pas et même si elle ne se voit pas, elle fait de moi un vagabond pour toujours malheureux.


A tort ou à raison, l'amie, sans trop savoir si j'ai pu réellement me cerner, j’écris pour raconter l'être que je suis car il me fait pitié.




Didier


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