Textes d'Hier
Les Fruits Du Temps
(1983)
Idiot, l’amour ne peut se jouer
Du ciel et de l'enfer
Alors, cesse de le proclamer
Maître de ton univers
Car dans tes nuits solitaires
Le sablier se vide
Et le temps, puissant poison,
Te ronge et t'oxyde.
Tu es jeune, et tu ne me crains pas
Tu le devrais pourtant
Car, vois-tu, je suis
L'humble marchande du temps
Qui fait de l'enfant
Un vieillard méprisant
Car c'est moi qui transporte
Les fruits du temps.
Oui, la beauté de ton corps
Est un reflet de Dieu
Et bien plus qu'un prince
Tu te crois heureux
Mais que fais-tu de l'amour
De la gloire et du bonheur
Quand, demain, c’est l'enfer
Qui t'attend au cercueil ?
Depuis longtemps, patiemment,
Je te guette, je t’attends
Et il est temps de marquer ton visage
De l’horrible douleur de la peur
Car je te cède mes miroirs
Dans le tourment, des fruits du temps.
Didier